D’Alep, des Canaries ou d’Autriche, le pin, c'est toujours un tas d'aiguilles au sol. Une fois tombées, elles forment une moquette végétale, un tapis moelleux, un combustible en puissance.
Le pin maritime est très commun dans nos contrées, c'est souvent le solitaire du bocage. Cet hurluberlu du talus devient alors un sémaphore, un Airbnb pour les choucas.
Le pin maritime, c’est surtout une haute silhouette inimitable dans l’espace. Un peu perdu comme le grand Duduche sur la photo de classe, il se retrouve fréquemment esseulé, sans copain à proximité. Si cette flèche ne porte pas un chapeau pointu sur la tête comme les autres, ce n'est pas parce qu'elle porte le gland, mais la pomme de pin !
Sur le bord de mer, l'ombre de ce grand échassier couronné baigne les vacanciers à la plage. S’il développe souvent une scoliose, elle est heureuse, car cette cambrure à tout de la courbe érotique.
Graphiquement imposant, il aime bien se donner un air tragique et docte. De par sa forme naturellement élancée, le pin maritime marque volontiers l’exclamation, ponctue verticalement une phrase paysagère ou caresse les cieux.