Melaine Favennec est un artiste reconnu de la scène musicale.
Mais quand le folk-singer pose instruments et micro c'est pour manier un autre langage, le langage pictural.
Il déclare d'ailleurs à ce propos :
« Je peins, c’est ma part de silence entre les chansons. »
Qu'on se le dise au fond des ports
Les barques de Melaine sont des objets célestes qui flottent sur un océan aux courants frémissants. D'un tableau à l'autre ces demoiselles du bord de mer portent toujours une habituelle "petite robe noire" de goudron de carène. Elles sont ourlées d'un plat-bord colorié qui articule l'ensemble.
La reproduction des barques est presque lapidaire, quasi-minimaliste. Elle donne toute sa densité à la composition en structurant toute la toile. Cette spontanéité créative moderne se duplique et s'affirme au fil de variations chromatiques inspirées.
La barque est un thème universel.
De nombreux artistes se sont déjà emparés de ce sujet.
La barque (ou embarcation légère) est présente dans l'imaginaire des artistes qu'ils soient contemporains ou modernes. On peut notamment citer le " Main in boat "de Ron Mueck, le " White Canoe " de Peter Doig et « La barque sur la grève » de Georges Braque.
On doit également absolument mentionner celle, plus ancienne, du voyage ultime de "L'Île des Morts " d'Arnold Böcklin car elle pourrait bien être celle de l'Ankou si cher à la mythologie bretonne.
Et bien sûr, il ne faut oublier la barque prophétique qui, il y a bien longtemps, sillonnait de long en large la mer de Galilée (The Galilee Boat).
Le trait de Jupiter est un assemblage en bois de bout qui était très utilisé en charpente navale. Il consiste à lier deux morceaux de bois pour en faire un plus long.
C'est ce que fait Melaine quand il peint ses barques. Il assemble ligne de flottaison et ligne d'horizon pour donner naissance à une seule et unique grande ligne directrice :
celle de l'émotion.
Il n'a pas besoin de double mètre pour tracer sa route, ni de pinceaux de soie pour être lui-même.
Pour peindre ses "Celtic Boats" , il lui suffit de lever l'ancre.
Et comme il le chante dans sa chanson :
Qu’est ce qu’il manque aux hommes, dès qu’ils ont trois pommes, dès qu’ils ont trois pommes de haut, il manque un bateau. Pour partir sur l’île, pour trouver l’idylle, une image à leur bonheur qui soit mieux qu’ailleurs … (l’île de Batz chanson extraite de « Hey !Ho ! »)
Qu'on se le dise au fond des ports