Le paysage est la dimension offerte à l'homme pour ses expériences. Le paysage n'est pas un fragment du monde à prendre ou à laisser, mais la réalité intangible de nos vies.
C'est uniquement notre conscience, et elle seule qui décide de la beauté éventuelle d'un paysage.
La beauté, c'est une évaluation humaine issue d'une préférence arbitraire qui valorise telle chose par rapport à une autre en fonction de .....
Si la nature explore au nom du hasard et de la nécessité toutes les combinaisons possibles pour construire des formes et des systèmes et si elle déclenche un grand chamboule tout géologique qui installe un relief, ce n'est pas dans le but pas de nous imposer un décor ou même de nous séduire. Peut-être est-ce dans le but de nous proposer un monde approprié comme une opportunité à saisir (principe anthropique ?). Le paysage n'a pas besoin d'un rapport avec autrui pour exister. D'ailleurs dans le cas ou il lui arrive d'être façonné, dompté par l'homme, il suffit que celui-ci s'en aille pour que les forces sauvages reprennent les commandes
Bonnard disait que ce qu'il y a de plus beau dans les musées, ce sont les fenêtres :
le regard a toujours besoin d'une échappatoire.
Le mental pour vivre, doit imaginer qu'il existe un trou de souris dans un coin du blockhaus des idées. Le mental n'aime pas être enfermé dans une boîte cranienne. Il cherche inlassablement à s'en échapper.
Si paysage est d'abord modelé par les forces de la nature, l'empreinte industrieuse de l'homo faber, vient de plus en plus le modifier. Mais, même transformé, il reste la piste d'envol privilégié de nos sens.