Titre

le rêve

 

 

OUT OF CONTROL ?

 

 

Étudier le rêve revient à vouloir épingler l'évanescence sur la trame des sens.e

Le rêve est une des dernières "terra incognita" encore disponible. Une terra incognita certes explorée, mais encore inexploitable économiquement (ce qui la protège !).

 

tellement insaisissable !

Le rêve peut paraître comme une sorte de parasite utile qui pour de déployer à besoin  de ce que l'on a perçu auparavant (notre vécu émotionnel) et de ce que l'on perçoit au quotidien (la danse des photons qui donnent forme à notre réalité).

Le rêve apparaît souvent comme une soupape de sécurité alors qu'en fait il ouvre sur un monde plus vaste. Le rêve est un royaume de brume dont Ubu est le roi. Vous en êtes son unique sujet.

Le plus étrange est qu'alors apparemment vous n'êtes plus dans le "game" vous ne perdez pas pour autant tous les attributs du joueur qui joue dans votre vie principale. C'est toujours vous. Le rêveur c'est  toujours vous, comme si un fil à la patte vous arrimait à votre réalité première. Nous cherchons un peu systématiquement la similitude pour tenter d'expliquer l'inexplicable. Ceci est plus particulirement valable avec le rêve, alors que son univers ne réagit pas aux mêmes lois que le nôtre. Contentons nous donc simplement de l'analogie.

 

Le rêve est par nature insaisissable car il s'évanouit toujours avant qu'on le capture. Mais si, comme tout logicien digne de ce nom, on peut inférer un océan à partir d'une goutte d'eau, que ne pourrait-on pas imaginer à partir du rêve ? On devrait logiquement inférer un monde inconnu aux règles différentes. Un monde bien plus grand que le nôtre, un monde surprenant.


Mais c'est sans compter sur les interdits qui ligotent notre pensée. L'éveillé est celui qui identifie tous les liens qui l'attachent à une fausse réalité. Être éveillé, c'est maintenant se tenir en scrutateur lucide au carrefour des disciplines comme la physique quantique, la philosophie, la chimie, la biologie, l'histoire, l'économie, la psychanalyse, l'informatique, les mathématiques  etc. Les religions sont pour partie ces liens qui nous ligotent. La plupart ne sont en fait au départ que des coopératives de stupidité supérieure qui s'adressent à des esprits en devenir pour les subjuguer. Bien souvent balbutiantes au début, elles deviennent vite d'importants conglomérats constitués de suiveurs dociles qui seront récupérés par opportunisme par le politique et l'économique. En utilisant comme socle les peurs légitimes de tout être conscient ainsi qu'en s'appuyant sur les raccourcis gognitifs comme  "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" ou le piégeux " pourquoi pas " résumé par le Credo quia absurdum  (qui, en quelque sorte, est une injonction à laisser sa raison au vestiaire au nom de l'absurde, une quelconque absurdité en valant bien une autre), et surtout en s'appuyant sur le désarroi natif (consubstantiel à l'homme), elles vont faire flores. Il faut se rendre à l'évidence, il n'y a pas de meilleur intercesseur que vous. C'est ce que les rêves nous aprennent.

 

Mais rêve-t-on de la même manière que l'on soit né à Bali, New York, Nassau ou Honolulu, que l'on soit de culture, de race et religions différentes ? Les rêves sont certes personnalisés mais ils ont en commun l'étrangeté. Le rébus est toujours là, mystérieux, inextricable, difficilement analysable. Il y a autant de rêves quil y  a d'invidus sur terre. Le rêve est inviduel, nourri par des flots énigmatiques qui sont propres à chacun. Et même si le transgénérationnel grimé en bizarrerie abracadabrante ronronne  à bas bruit dedans comme une mécanique invisible, le vécu récent y crie en priorité ses problématiques angoissantes et multiples.

Le rêve est-il un des meubles de la grande maison de l'inconscient ?  Il est constitué  de lignes temporelles, momentanément cristallisées dans notre inconscient, qui s'enchevêtrent.

Le rêve est-il ce processus compensatoire nécessaire à notre équilbre, ce signe qui toque parfois violemment (cauchemar) à notre porte ? Sa fonction la plus ébouriffante c'est qu'on peut parfois le relier directement à notre vie quotidienne dans la matière même s'il semble sauter toutes les barrière temporels. On peut même lui attribuer des significations pour le rattacher coûte que coûte à notre réalité.

 

Le rêve n'est en fait que la vitrine ouverte sur un capharnaüm animé par les figures de la pirouette quantique de notre monde. Il vient tout simplement nous rappeler qu'il ne peut pas vraiment exister de choses finies dans un univers infini. Croire l'inverse est une illusion, un rêve !

Le fini n'est pas soluble dans l'infini sinon it devient lui-même une composante de l'infini, donc infini !

La grande classe c'est de partir quand le moment est venu sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller ceux qui croient que le monde est fini et que tout là haut un barbu en serre encore les boulons !

 

 

Certes on dit souvent que le rêve n'a ni queue ni tête, mais il a bien un corps et c'est celui-ci qui nous intéresse ! Le sommeil de nous coupe pas vraiment du monde. en fait, tous nos sens sont en vieille, en tâche fond en quelque sorte, à l'exception du sens olfactif dont le rôle est amoindri. Les ens du gustatif et de l'olfactif sont les mieux lotis par le rêve. Il semblerait qu'il s'agisse en ce qui les concerne, d'un aiguillage neuronal différent. Cela montre bien l'extrême complexité du processus cognitif en œuvre à chaque moment de notre vie consciente. Vouloir saisir l'étoffe du rêve demande des doigts plus qu'agiles, des doigts magnétiques.

 

À côté du visible , il existe d'autres mondes.  Des mondes étranges que nous explorons chaque nuit via le rêve, une fois le cortex préfrontal mis en pause. Des mondes qui, s' ils s'autocréent au fur et à mesure, ont l'air pourtant réels pour le rêveur. Mais pour cela, nos sens doivent d'abord se désolidariser de l'oxygène de l'habitude qui  gonfle les poumons du réel. Il doit débrancher son cerveau pour le laisser se synchroniser naturellement aux ondes delta. L'âme se ressource-t-elle lors de ces décorporations nocturnes ? Encore faut-il croire à l'existence de l'âme. Sinon le rêve ce ne serait-ce qu'un simple reset technique nécessaire à notre équilibre. Fantastique quand même ce reset saugrenu. Rien que pour que pour permettre au tangible d'exixter ! La nature est vraiment bien faite !

 

Alors que nous devrions, au quotidien, privilégier la vie intérieure nous ne pouvons en fait jamais vraiment  nous détacher du monde actuel,celui partagé avec les autres, le monde extérieur. L'intériorité se trouve en quelque sorte à la marge de l'extériorité mais qui, en fait, elle vit secrètement en symbiose avec celle-ci. L'une ne va pas sans l'autre, c'est une des principales données qui nous constituent. Dedans, dehors, même sort !

 

Le rêve, c'est un pied dedans un pied dehors. Quand on rêve, les images mentales (reconstituées) prennent le pas sur nos sens habituels. La vue est ainsi désactivée, le cerveau reconstitue lui-même des scènes à partir de formes engrammée qu'il va déformer selon ses besoins et il écrit son propre scénario qui échappe à tout entendement et il semble y intégrer des informations qui parviennent d'autres lignes temporelles. Ces informations sont-elles totalement fortuites, fruit d'une porosité entre mondes, ou bien sont-elles voulues car nécessaire à notre équilibre ?

 

GIORGIO DE CHIRICO est sûrement l'artiste qui a la mieux représenté le rêve dans sa peinture. Surréaliste avant l'heure, ce peintre des espaces vides  et des architectures improbables à représenté mieux que quiconque l'insolite des mondes que nous traversons quand nous rêvons. Maisla représentation insolite des objets en dehors de toute référence mentale communément partagée (on dit d'ailleurs à son sujet que c'est en quelque sorte un proto-surréaliste) n'aura été pour lui qu'une passade picturale à remiser au rayon du saugrenu avant de rejoindre le flot de la pensée standardisée.

Le rêve est un échantillon de notre véritable dimension. Libre de toutes attache, nous devrions  pouvoir créer ce que nous pensons, c'est ce que le rêve parvient parfois à faire. Le rêve est le premier pas de cette liberté retrouvée, mais il ne trouve tout son sens que parce qu'il s'appuie d'abord sur une expérience "a priori', terrestre par essence, pour développer ses propres images.C'est l'évidence partagée même si elle est parfois trompeuse qui fait d'abord référence. C'est la grande leçon du rêve, ii lance en l'air des matériaux fictionnels pour reconstiuer de l'incohérent vraisemblable.

 

GIORGIO DE CHIRICO
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L'émerveillement, c'est la fleur de la conscience